Le débat

On trouvera ci-après :

- des commentaires reçus sur le texte "Espérance"

- parfois un essai de "réponse" à ces commentaires

- et bientôt, j'espère, des réponses à ces réponses ...

Bien qu'il ne s'agisse pas ici d'un "forum" comme il en existe sur certaines pages web, l'idée est de reproduire ci-après des commentaires qui enrichissent le débat, soulèvent des objections, etc.

Les noms et adresses Email des intervenants ne sont pas mentionnés, mais je peux transmettre des messages, facilitant ainsi des échanges qui pourront se poursuivre bilatéralement.

Philippe Lestang

 

Pas d'espoir, ou plus d'espoir?

« L'homme qui n'a pas d'espoir, ou bien qui n'a plus d'espoir ? Je ne pense pas que l'on puisse n'en avoir jamais eu. Mais beaucoup d'espoirs déçus, non réalisés peuvent ôter toute joie de vivre. Etre désespéré montre plus l'espoir déçu, et toujours une lueur d'espoir. N'avoir pas d'espoir c'est se diriger vers la mort. On emploie l'expression "il n'y a plus d'espoir" pour dire qu'une personne va mourir.» (N., Paris)

 

Aimer, c'est donner?

«Je suis d'accord en général; au niveau d'un idéal. Mais, j'avoue avoir du mal à imaginer qu'on ne puisse que donner. Ceux qui donnent attendent - inconsciemment ou pas - une reconnaissance ; c'est aussi pour eux qu'ils donnent et c'est très naturel. Il sont un retour, ne serait-ce que dans le regard de l'autre.
Ce sont les lueurs d'espoirs qui éclairent ma route, par des rencontres, par des actes que je trouve beaux, qui me redonnent confiance dans l'humanité.
Comme tu le soulignes, aimer n'est pas posséder l'autre, et certaines personnes sont heureusement capables de le comprendre.» (N., Paris)

Ph.L: Bien sûr il ne s'agit pas de seulement donner, mais de se trouver en se donnant. Le don est sans réserve, sans calcul; il est une attitude généreuse, une ouverture du coeur. Il en résulte un épanouissement.
Et ensuite il y a tout un processus de purification de l'attitude envers les autres, au fur et à mesure que l'on prend conscience de la composante d'égoïsme qui demeure; cette purification s'appuie, pour les chrétiens, sur le "Tout Autre", car ce n'est pas par la force de la volonté que l'on change son coeur, mais par l'ouverture au réel: réel visible (les hommes qui souffrent), et réel "au-delà"...

 

Désespoir du chrétien?

«Je pense que c'est encore plus dur pour les croyants de voir ce qu'il peut se passer sur terre, au coin de leur rue ; le décalage est très grand en comparaison avec le message de Jésus. Ici l'espoir est à mon avis encore plus déçu qu'il ne peut l'être si l'on n'a pas la foi. Le danger de désespoir est grand, puisqu'il est directement lié à la foi et donc à ce qui peut structurer(?). Quand on ne croit pas le problème se pose autrement, et peut-être même à l'opposé. La vie au jour le jour est plus difficile, mais des petits gestes, des petites lueurs prennent tout leur sens.» (N., Paris)

Ph.L: le chrétien est d'abord un homme (ou une femme ;-) comme les autres; c'est à dire qu'il voit - ou devrait voir - le monde tel qu'il est. Le message de Jésus, pour moi en tout cas, est un "plus", qui donne une piste; qui prouve en quelque sorte que l'amour est possible. A nous de le réaliser.
Bien sûr, si l'on se demande "pourquoi les chrétiens n'ont-ils pas changé davantage le monde en 2000 ans?", on peut être parfois assez triste; mais, pour moi, c'est le réel qui doit primer: les faits sont ce qu'ils sont, et "l'amour selon Jésus" fait partie des faits.

 

Annoncer Dieu !

« Il manque dans le texte l'annonce de l'Amour inconditionnel de Dieu qui ouvre à un amour qui se fait don et partage plutôt que possession de l'autre. » (R., Suisse)

Ph.L: Le texte dit que "aimer, c'est se donner, et non (..) posséder l'autre. C'est partager. C'est s'ouvrir".
Les croyants, c'est vrai, reconnaissent que Dieu est la source de cette attitude, et nous permet de nous y ouvrir.
Pour qui n'est pas croyant, Jésus pourra servir de "révélateur" qui le conduira éventuellement à la foi.